Installation interactive
Appareil photo, vidéo projeteurs, Processing
La fondation Vasarely, Aix-en-Provence, France, 2016
“ Entre
rapproche
une déambulation
Clic !
traverse une salle où des visages
qui projectés
qui manipulés
qui déformés
ô métaphore !
Regard, l’interdit du regard
intimité, narcissisme
le Mythe de Méduse
la peur
quoi de plus loins
terrifier la mort
ô le néant !
shuuuu...
le silence éternel ”
" Between
close
a stroll
Click!
crosses a room where faces
who projected
who manipulated
who distorted
O metaphor!
Gaze, the prohibition of gaze
intimacy, narcissism
the Myth of Medusa
the fear
what's further
terrify death
O nothingness!
shuuu...
eternal silence”
Ce projet consiste en une déambulation du spectateur. Il est tout d’abord pris en photographie, puis traverse une salle ou des visages, ceux des artistes, les scrutent, et leur intiment de ne pas aller plus loin. Il entre ensuite dans une pièce, où des visages, dont le sien, sont projetés sur l’ensemble des murs. Le but de cette avancée est de remettre en cause la place du spectateur dans l’œuvre. Son image, est manipulée et déformée. Il se retrouve ainsi dans une position de regardé, tous les gens présents, regardent les images projetées, et les spectateurs regardent les, ses visages de participants.
La vision de la déformation de leur visage modifie la perception de leur identité, il perd ainsi le contrôle de l’image. Cette œuvre interroge donc le narcissisme, qui est fortement présent dans notre société contemporaine, notamment au travers des réseaux sociaux.
Le thème principal de cette œuvre est celui du regard, et notamment celui de l’interdit du regard. Nous reprenons ainsi forcement le mythe de la Méduse et de l’interdit du regard. Pour cela, nous prévoyons de prendre une photo du visage de chaque spectateur entrant dans la salle, une fois cela fait, le spectateur se retrouve dans une allée pleine de visage (les nôtres probablement, à taille réelle) l’incitant à ne pas aller plus loin (par des voix), les suivants du regard, nous plaçant ainsi dans un rôle protecteur et observateur des spectateurs.
Dans la seconde salle, une fois qu’il a décidé de transgresser notre injonction de ne pas avancer, ils se retrouvent face à un portrait d’eux même, d’abord conforme à leur image propre, puis, se désagrégeant doucement pour devenir un portrait pourrissant de leur propre personne (tout comme Dorian Gray). Nous avons ainsi décidé que nous reprendrons des mythes, des peurs connues et communes à tous, quoi de plus terrifiant que la mort, le néant (« le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie », que l’on peut mettre en relation avec l’idée de la peur cosmique de Lovecraft, pour simplifier, la peur de l’inconnue). Nous nous appuyons ainsi sur le mythe de Méduse (interdisant le regard sous peine de mort) reprenant ainsi des sujets plus vastes tels que la religion, la volonté de ne pas voir.
Ce projet à vertus à ce que le spectateur se pose la question du regard qu’il porte sur lui même. En souhaitant comprendre et voir ce que l’on a pu faire de son image, il provoque sa destruction. En pêchant, c’est-à-ne dire en ne suivant pas les consignes intimées dans la première salle, il détruit son portrait, fait mourir son image (et la, DORIAN GRAY bien sur !). Le spectateur se retrouve dans la position de regardé et non de regardeur, de victime du voyeurisme. Dans cette œuvre, chaque spectateur est dans la recherche de ce que l’on a pu faire de son image (un peu dans une critique du narcissisme des réseaux sociaux) Ce parcours est une mort sociale au travers d’images que l’on peut avoir de nous - même, nous utilisons donc le chant du Purgatoire de Dante (La divine Comédie, dans le couloir, afin d’avertir le spectateur de ce qui l’attend.
Après avoir pris une photo, le visage sera obscurci par de plus en plus de points noirs puis disparaîtra après avoir été calculé par la technologie numérique.